Démission du gouvernement palestinien face à la guerre à Gaza

Dans le contexte de la pression exercée pour réformer le très impopulaire gouvernement palestinien en pleine guerre à Gaza, le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, et son gouvernement ont présenté leur démission ce lundi. Dans sa déclaration de démission, Shtayyeh a évoqué la formation d’un gouvernement d’unité nationale intégrant le Hamas sans toutefois mentionner explicitement ce groupe militant qui gouverne Gaza et gagne en popularité en Cisjordanie.

La prise de pouvoir du Hamas après les élections de 2007

En 2007, suite à des élections perdues, l’Autorité palestinienne (AP), dirigée par le parti politique Fatah, perdait le contrôle de Gaza au profit du Hamas. La future direction de l’AP est une décision que les Palestiniens doivent prendre eux-mêmes. Israël s’est opposé à l’idée du retour de l’AP sur Gaza et de l’établissement d’un État palestinien sur ces territoires.

Les réformes au sein de l’Autorité palestinienne en vue d’une unification territoriale

Mohammed Shtayyeh a déclaré que les réformes internes à l’AP sont des étapes importantes pour réunir Gaza et la Cisjordanie sous une même autorité. Il a également souligné qu’il n’y a pas de solution au conflit israélo-palestinien en ce moment à cause du manque de volonté politique de la part de l’administration américaine actuelle.

Les principaux défis pour un gouvernement d’unité nationale incluant le Hamas

Il est nécessaire que plusieurs éléments soient pris en compte pour parvenir réellement à un gouvernement d’unité nationale intégrant le Hamas :

• Le consensus entre les différentes factions palestiniennes : Le Fatah et le Hamas ont été divisés sur leurs objectifs politiques, il leur faudra donc trouver des compromis pour travailler ensemble dans un gouvernement unifié.

• La reconnaissance internationale : Bien que le Hamas gagne en popularité, le groupe est considéré par plusieurs pays comme une organisation terroriste. L’inclusion du Hamas dans un gouvernement d’unité nationale pourrait susciter des préoccupations notamment auprès de certains pays occidentaux.
• L’intégration des forces de sécurité : Les forces du Fatah et celles du Hamas doivent pouvoir collaborer pour assurer la sécurité et l’ordre dans les territoires palestiniens.

Un avenir incertain pour la direction de l’Autorité palestinienne

Pour l’instant, rien n’est certain quant à la future direction de l’Autorité palestinienne. La démission du gouvernement actuel pourrait cependant accélérer les négociations et la formation d’un nouveau gouvernement unifié, bien que cela soit encore loin d’être assuré. La situation politique en Israël ainsi que le rôle des Etats-Unis dans le processus de paix au Moyen-Orient pourraient également influencer les perspectives pour un gouvernement palestinien d’unité nationale incluant le Hamas.

La démission du Premier ministre Mohammed Shtayyeh et de son gouvernement représente un moment crucial pour l’Autorité palestinienne. Le chemin vers un possible gouvernement d’unité nationale incluant le Hamas est semé d’obstacles et d’enjeux qui doivent être résolus pour aboutir à une réelle unification et à des réformes significatives pour les Palestiniens. Quoi qu’il advienne, il est certain que cette période est marquée par des défis croissants et une population désireuse de changements profonds.